Sanctuaire Meiji

Non loin de Harajuku, perdu au milieu de la verdure, se cache un temple shinto à ne pas louper. On a peine à croire qu'on est toujours à Tokyo tellement le lieu est paisible. Une fois quitté l'agitation et les boutiques kawaii de Takeshita Street, on se trouve face à un torii gigantesque (porte) qui marque l'entrée du sanctuaire. De cet endroit, la seule chose visible est une allée ombragée bordée d'arbre. Suivant le jour, le lieu peut être soit désert soit aussi peuplé que la Promenade des Anglais, si vous remplacez les maillots de bain par des kimono.

 

Au bout de cette première allée se trouvent plusieurs barils joliment décorés. Il s'agit en fait de sakés, offerts tous les ans pour honorer la mémoire de l'empereur Meiji et de l'impératrice Shoken. Si vous tournez légèrement la tête à cet endroit, vous pouvez déjà apercevoir une seconde porte. Il s'agit de la plus grande porte en bois de style Myojin existant au Japon. Elle a été construite en 1975, mais le bois utilisé a environ 1500 ans. Haute de 12m de haut, elle ne dépasse pas le Gundam de Odaiba, mais elle mérite tout de même le respect !

 

 
Passons sous cette arche monumentale et continuons la visite ! Le chemin fait un angle droit et, enfin, le temple apparaît. Tout en sobriété, couleur bois, il tranche avec l'exubérance bouddhique d'Asakusa, dont je vous parlerai plus tard.
Si vous venez ici pour prier, vous devez effectuer un rituel de purification avant de passer les portes. Sur votre gauche, une modeste fontaine en bambou avec ce qui semble être des louches laissées à votre disposition. Le rituel est simple. Vous attrapez l'une de ces louches et la remplissez d'eau. Vous rincez d'abord votre main gauche, puis la droite. Rincez ensuite votre bouche en versant un peu d'eau dans votre main gauche. La dernière étape consiste à tenir l’ustensile à la verticale afin que l'eau restante nettoie le manche.

Vous passez ensuite une troisième et dernière porte, devant laquelle vous vous inclinez deux fois. Plusieurs possibilités s'offrent alors à vous. La première est d'acheter des talismans afin de vous porter chance, dans un domaine particulier ou en général. Ils sont vendus par des Miko, vêtues de l'habit traditionnel blanc et rouge : le chihaya. Les Miko sont généralement des bénévoles ou salariées qui aident au temple et participent à des danses cérémonielles.

Si vous ne souhaitez pas vous offrir de protection divine, vous pouvez vous diriger vers le bâtiment principal. La porte donne sur une grande cour où se dresse trois arbres gigantesques. Deux d'entre eux sont reliés par une épaisse corde. Au pied de l'autre, un portique supportant les ema, plaquette de bois où les croyants inscrivent leurs prières. Si vous vous dirigez vers le fond de la cour, entre ces arbres, vous pourrez apercevoir une autre cour, et devant vous un endroit où jeter une pièce pour prier. Là encore, un rituel est nécessaire. Vous lancez votre pièce, puis claquez des mains deux fois avant de vous incliner, deux fois également. Vous pouvez ensuite adresser votre prière. Si vous avez de la chance, vous arriverez peut-être au moment de la prière des prêtres. Ils font retentir un tambour au son tellement grave que vous le sentez vibrer. En vous rendant sur place le weekend, vous avez également la possibilité d'assister à un mariage. En costume traditionnel, les prêtres, Miko, mariés et invités avancent en cortège vers l'intérieur du temple. Le tout au milieu de touristes qui prennent de nombreuses photos, ravis.

Outre cette visite déjà fort intéressante, il est possible d'aller admirer le trésor du temple dans leur musée. Je n'ai pas encore eu l'occasion de m'y rendre, mais je ne manquerai pas de vous en parler !